Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais dévouées au bonheur d’un homme : ce n’est pas tout, me suis-je dit, un nouveau gage d’amour, un nouveau lien ne va-t-il pas nous unir plus étroitement encore ? Et je suis sombre, et je suis triste ! et je ne jouis pas avec délices de chaque instant de cette vie. Alors, Mathilde, il m’a semblé que je sortais d’un mauvais songe.

— Oh ! Gontran… Gontran… dites-vous vrai, mon Dieu ?

— Oh ! oui, je dis vrai… le bonheur rend si confiant… si sincère… Une fois dans cette bonne voie que ta pensée m’avait ouverte, Mathilde ; je n’ai pas craint de rechercher la cause première de cette sotte mauvaise humeur où j’étais retombé depuis quelques jours… Encore une petite cause, vous l’avouerai-je ? oui, j’aurai ce courage. J’ai été assez sot pour ressentir un profond dépit des railleries de votre cousine ! Oui, comme un écolier, comme un provincial, je lui avais gardé rancune de s’être moquée de mes déclarations ; j’avais vu là une terrible atteinte non pas à mon amour… vous le préservez, mais à mon amour-propre… Heureusement, en songeant