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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/161

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— Mais, Madame, encore une fois, de quoi s’agit-il ? — demanda Gontran avec impatience.

— Mon pauvre Gontran — lui dit-elle, vous ne saurez cela que trop tôt…, car ça vous regarde au premier chef, et trop tard, car je crois bien que le mal est sans remède ; mais, d’abord, il faut que vous me donniez votre parole de gentilhomme de ne croire tout au plus que la moitié de ce que je vous dirai, et de faire la part des circonstances et des mauvaises langues : après tout, c’est moi qui ai élevé votre femme ; et, pour moi comme pour elle, il ne faut pas trop vous hâter de la juger défavorablement sur les apparences. Voyez-vous, nous pèserons bien sincèrement le pour et le contre ; et puis après, n’est-ce pas ? nous prendrons une résolution.

Il m’était impossible de prévoir où mademoiselle de Maran voulait en venir. J’avais une telle confiance dans moi-même que je n’étais nullement inquiète, bien que je m’attendisse à quelque méchanceté.

— Puisqu’il s’agit de moi, Madame — lui dis-je — je vous demande en grâce d’abréger ces préliminaires et d’arriver au fait.