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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/166

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cher de nuire à la réputation de madame de Lancry. J’ai répondu à cette lâcheté comme je le devais, par un démenti et par une paire de soufflets en face de vingt personnes ; une rencontre a eu lieu, j’ai donné un coup d’épée à M. Lugarto ; le lendemain je suis parti pour l’Angleterre où m’appelaient d’assez graves intérêts. Aussitôt après mon départ, Mathilde a quitté Paris pour venir chez sa cousine passer le temps de mon absence ; j’ai été la rejoindre à mon retour de Londres, et je l’ai ramenée ici : voilà, madame, toute la vérité. Quant aux ridicules inventions dont on se donne la peine de vous faire part et sur lesquelles vous croyez devoir appeler notre attention, je vous le répète, cela ne vaut pas même un démenti ; je n’y songerais même déjà plus, si Mathilde n’avait pas été assez enfant pour s’en attrister un instant. Mais elle est excusable ; elle entre dans le monde, son âme pure et ingénue est naturellement impressionnable à des misères qui, plus tard, n’exciteront pas même son dégoût. — Puis s’adressant à moi, Gontran me dit avec l’accent le plus tendrement affectueux :