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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/167

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— Pardon, ma pauvre Mathilde, ma malheureuse liaison avec Lugarto vous cause encore cette contrariété, mais, je l’espère, ce sera la dernière.

Je fus profondément touchée du langage simple et digne de Gontran.

Depuis le commencement de cet entretien, ma cousine semblait profondément absorbée ; l’expression de sa figure avait complètement changé.

Mademoiselle de Maran, malgré son assurance, était déconcertée ; elle regardait attentivement, moi, Ursule, mon mari, pour tâcher de pénétrer la cause de l’indifférence ou de la modération de Gontran, modération qui m’étonnait moi-même autant qu’elle me touchait, car mon mari pouvait être justement blessé de certaines assertions de mademoiselle de Maran.

Après cette muette observation, qui dura quelques secondes, ma tante reprit d’un air de réflexion :

— Allons, Gontran… vous ne vous laissez pas déferrer, c’est déjà quelque chose ; vous sentez bien que tout ce que je demande au