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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/171

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vous trouvez plus politique et plus économique de fermer les yeux.

— Vraiment, madame… on croit cela — dit Gontran.

— Sans doute, voilà ce que croient les bonnes gens, les gens inoffensifs, vos amis enfin…

— Et nos ennemis, madame ?

— Ah, ah, ah, vos ennemis, c’est bien une autre affaire ! ils croient, eux, que vous et Mathilde vous vous entendez comme deux larrons en foire : « S’il n’y avait qu’un coupable dans le ménage — disent ceux-là — soit l’homme, soit la femme, il y aurait eu scission entre eux ; une honnête femme ne reste pas avec un homme déshonoré ; elle peut sacrifier son honneur pour sauver celui de son mari, mais une fois le sacrifice accompli, elle l’abandonne ; si elle reste avec lui, elle lui devient complice… d’un autre côté, un honnête homme ne reste pas avec une femme qui l’a outragé… s’il n’a pas de fortune, eh bien ! il vit de privations plutôt que de laisser soupçonner qu’un honteux intérêt le retient auprès d’une épouse adultère… » Ainsi donc que