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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/170

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— s’écria ma tante, ne pouvant plus contenir sa rage — je vous ai dit ce dont les gens les plus respectables étaient convaincus… maintenant je dois vous dire quels seront les effets de ces convictions… Ils vous seront joliment agréables, ces effets-là ! Quoique vous criiez au roman et au surnaturel, vous et votre femme, vous aurez tout simplement l’inconvénient d’être partout montrés au doigt et de ne pas recevoir un salut sur dix que vous ferez. Ça vous étonne ? Vous allez peut-être dire que c’est de la magie ? rien de plus simple pourtant. Je vais vous démontrer cela, toujours d’après mon petit jugement… Ou l’on croira que votre femme a sacrifié son honneur pour sauver le vôtre, mon garçon, et vous passerez pour un misérable,… ou bien l’on croira que votre femme a cédé à son goût pour Lugarto et elle passera pour une indigne, sans compter que dans cette circonstance encore on vous regardera comme le dernier des hommes, vu que vous aurez toléré ce goût-là, soit parce que vous deviez de l’argent à ce vilain homme, soit parce que votre femme vous ayant apporté toute sa fortune