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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/196

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— C’est justement parce que ces qualités sont si mal récompensées que je les loue sans restriction, croyez-le bien. Quant à vous les envier, je n’ai garde… j’en serais trop embarrassée — ajouta-t-elle avec ce sourire qui lui était particulier. — Je n’ai pas vu le monde plus que vous — reprit-elle — mais par réflexion je le connais mieux que vous ne le connaîtrez jamais, quoi que vous disiez ; je suis donc convaincue que votre réputation a subi une mortelle atteinte malgré votre éclatante vertu.

— Madame…

— Ne prenez pas cette redite pour un outrage, Mathilde… non, non… Et tenez — reprit Ursule après un moment de silence — vous me croyez la plus fausse, la plus menteuse des femmes ; ainsi au lieu d’être touchée de ce que je vais vous dire, vous allez sans doute en être irritée, vous allez encore me traiter d’hypocrite : il n’importe ; en ce moment, je parle pour moi et non pour vous… Eh bien ! maintenant que je sais les affreux chagrins que vous avez ressentis, maintenant que je connais ceux qui vous attendent… eh