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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/212

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élevée jusqu’à la hauteur de cette formidable mission.

À son attitude haute et fière, à son sourire farouche, à son regard acéré, on devinait que la mère outragée dans son idolâtrie pour son fils, que la mère sacrifiée à une épouse coupable venait dans sa joie cruelle exercer d’effrayantes représailles.

À la vue de cette femme pâle, aux long vêtements noirs, j’eus une telle épouvante que j’oubliai tout ce qui venait de se passer entre moi et Ursule.

Comme ma cousine je restai muette, fascinée devant sa belle-mère.

Celle-ci s’écria d’une voix étouffée, en levant les yeux au ciel :

— Mon Dieu ! mon Dieu ! ne m’abandonnez pas… donnez-moi, s’il vous plaît la force d’accomplir votre volonté jusqu’au bout ! Trop de joie est trop de joie… comme trop de douleur est trop de douleur….

Et, comme si elle eût succombé à une violente émotion, un moment madame Sécherin appuya sa main ridée sur le dossier d’un fau-