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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/213

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teuil, puis elle s’écria en transperçant pour ainsi dire Ursule de son regard :

— Je vous le disais bien ! malheureuse ! que le bon Dieu démasquait les méchants, et qu’il les écrasait tôt ou tard…

Puisse retournant de mon côté, elle ajouta :

— Je vous le disais bien ! qu’un jour vous seriez punie par cette femme de la pitié coupable que vous aviez eue pour cette femme… je vous le disais bien, moi ! que mon fils me reviendrait, et qu’il m’aurait alors pour seule consolation !

Et elle croisa ses bras en secouant la tête avec une expression d’orgueil farouche.

Gontran parut, suivi de mademoiselle de Maran et d’un homme que je ne connaissais pas.

— Puis-je savoir, Madame, ce qui nous procure l’honneur de votre visite, et quel est Monsieur qui s’est fait conduire chez moi par l’un de mes gens et est venu me chercher de votre part ? — dit M. de Lancry.

— Monsieur est le premier commis de mon fils ; je ne pouvais voyager seule, mon fils lui a dit de m’accompagner. — Puis s’adressant à