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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/246

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plus perdus à la hauteur des cœurs les plus purs…

« Quel est donc ce mystère ? Qu’êtes-vous donc pour moi, demandez-vous encore ?

« Écoutez… depuis que j’ai pu analyser mes impressions et me rendre compte du bien et du mal, j’ai haï votre femme.

« Je l’ai haïe, parce que depuis que je vis il n’y avait pas eu de jour, d’heure où je ne lui eusse été sacrifiée, où elle ne m’eût écrasée de ses avantages.

« Jamais l’envie, la jalousie ne furent exaltées à ce point… Pour la frapper plus sûrement je voulus la frapper dans ce qu’elle avait de plus précieux au monde… Je résolus de vous enlever à elle, non parce que vous me plaisiez, il n’en était rien, mais parce qu’elle vous adorait.

« Quelques jours après cet entretien que Mathilde entendait à mon insu, j’ai eu avec elle une longue conversation ; elle m’a accablée de reproches. Elle m’a menacée par ses mépris, et maintenant je dois dire par ses justes mépris. Elle a exaspéré mes plus mauvais sentiments ; vous m’aviez donné un rendez-