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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/247

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vous, j’ai hâté le moment d’assurer à la fois et ma vengeance et mon empire sur vous ; car alors… mais, non, non, vous ne saurez jamais quels odieux desseins je méditais… vous m’aimeriez trop, et je veux vous détacher de moi.

« Maintenant, souvenez-vous que le soir de ce jour de bonheur, sans lendemain, comme vous dites, mademoiselle de Maran a reçu des lettres de Paris, et que devant moi elle vous a appris toutes les abominables calomnies dont Mathilde était victime.

« Malgré les méchantes exagérations de mademoiselle de Maran, j’ai bien vite compris que la réputation de Mathilde était aux yeux du monde horriblement compromise. Le hasard m’apprit ainsi que cette femme, dont le bonheur m’exaspérait depuis mon enfance, était la plus malheureuse des créatures.

« Jusqu’alors elle avait vécu pour vous et pour la vertu ; elle avait toujours été digne de tous les amours et de tous les respects… et sa bonne renommée était presque perdue… et vous la délaissiez pour moi, pour moi…

« C’était trop.