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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/253

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dès que je vous paraîtrai éprouver à votre égard autre chose que la plus complète indifférence.

« Ainsi donc, mon cousin, oubliez-moi pour qui vaut mille fois mieux que moi. Revenez à Mathilde, c’est un cœur d’or, c’est une âme qui n’est ni de ce temps ni de ce monde.

« Maintenant que, par une bizarre contradiction, elle m’intéresse autant par son malheur qu’elle me révoltait par son bonheur, je puis le dire, c’est une de ces natures tellement excellentes, tellement riches, tellement portées à croire au bien et à nier le mal, parce qu’elles sont pétries de noblesse et de générosité, qu’il suffit de quelques semblants pour les rendre complètement heureuses.

« Incapables de croire au mensonge, ces pauvres âmes ont la confiance ingénue des enfants ! Il faut si peu, si peu, pour exciter leur joie naïve et candide, qu’on serait un monstre de les affliger.

« Vous l’avez vu… depuis huit jours, par prudence, vous avez feint un retour à elle, comme sa charmante figure rayonnait de bonheur !… et puis elle est mère !… elle est mère !…