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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/261

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que Dieu ait pitié de moi ! — dit Ursule en terminant par ce sarcasme impie.

Madame Sécherin restait muette, effrayée devant cette femme audacieuse.

Gontran la regardait avec une angoisse mêlée d’admiration…

Tout-à-coup mademoiselle de Maran se leva, feignit de s’essuyer les yeux et s’écria :

— Eh bien ! non, non, il ne sera pas dit que je resterai insensible, moi, aux tourments de cette pauvre chère enfant ; je suis tout émue de son angélique résignation : il est impossible dévouer ses torts avec plus de candeur et d’être mieux disposée à la contrition et au repentir… Tenez… votre dureté à tous me révolte… Je l’emmènerai à Paris avec moi, et chez moi, cette chère petite, et cela aujourd’hui même, car elle ne peut pas rester ici un jour de plus… Elle vous gâterait, honnêtes gens que vous êtes !

— Vous osez la soutenir… — s’écria madame Sécherin avec indignation — vous osez lui offrir un asile…

— Et pourquoi non, s’il vous plaît ? Est-ce que je donne, moi, dans vos lamentations de