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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/262

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Jérémie sur la désolation de l’abomination ! Dirait-on pas qu’il s’agit du sort de la chrétienté ou que le monde est menacé d’une fin prochaine, parce que monsieur votre fils a eu un inconvénient dans son ménage ! Est-ce que c’est une raison pour venir crier comme une orfraie après cette pauvre Ursule, et l’accabler sans pitié ?… Pour vous qui vous piquez de religion… ça n’est guère charitable, ma bonne dame…

Madame Sécherin leva les yeux au ciel, et dit d’une voix grave et solennelle :

— Seigneur mon Dieu ! ayez pitié de cette femme, sa tombe est ouverte, sa fin est proche et elle blasphème. — Puis elle ajouta d’une voix imposante et avec tant d’autorité que mademoiselle de Maran resta un moment atterrée : — Vous soutenez le vice, vous insultez aux larmes des honnêtes gens, vous reniez Dieu. Mais, patience, au lit de mort vous aurez une affreuse agonie en pensant au mal que vous avez fait et aux peines qui vous attendent… Vous êtes si méchante et si impie que vous ne trouverez pas un prêtre qui veuille prier pour votre âme…