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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/319

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nuit. Depuis elle me dit que lorsque j’appris l’affreux résultat de mon saisissement, ma raison s’égara… je me mis à pousser des éclats de rire convulsifs.

Ce paroxysme nerveux dura jusqu’à ce que mes forces fussent complètement épuisées.

Alors je tombai dans une sorte de torpeur, d’engourdissement inerte. Pendant cette période, je ne dis pas un mot… je ne semblais pas entendre les paroles que l’on m’adressait.

Je restai environ deux mois avant que d’avoir tout-à-fait repris l’usage de ma raison.

Lorsque je revins à moi, il fallut que Blondeau me racontât tout ce qui s’était passé ; tout, jusqu’au départ de mon mari…

Tout… jusqu’à la révolution que ce départ m’avait causée…

Tout enfin… jusqu’au moment terrible où… Mais ma plume s’arrête… ma main tremble… tout mon être tressaille encore à ce déchirant souvenir !… Oh ! mon enfant… mon enfant !

Oh ! malheur à vous, Gontran !… malheur à vous !…

Encore à cette heure, mon désespoir éclate