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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/334

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que la misère à celle qui l’a si généreusement enrichi !…

« Mais que Mathilde se rassure — a dit M. de Mortagne — quoiqu’il arrive, que je vive ou que je meure, son avenir, celui de son enfant, seront assurés et à l’abri de la dissipation de son mari… »

Je lui ai tout appris, malheureuse femme !… et vos justes sujets de jalousie, et sa dureté ; il ne voit qu’un moyen possible de vous arracher à cette tyrannie… je n’ose écrire ces mois, car je connais votre tendre aveuglement… enfin, selon lui, ce moyen est… une séparation !… et il n’y a pas une année que vous êtes mariée !… malheureuse enfant !…

Écoutez notre ami… écoutez-moi, réfléchissez… habituez-vous à cette pensée… qu’elle ne vous effraie pas… Sans doute l’isolement est pénible, mais il vaut mieux encore qu’une douleur de tous les instants… Enfin si, comme je n’en doute pas, Dieu nous conserve M. de Mortagne, il ira lui-même, et devant votre mari[1], vous donner

  1. M. de Mortagne ignorait alors le départ de M. de Lancry pour Paris.
    (Note de l’auteur.)