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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/95

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attendre à cette visite ; nous serons toujours très heureux de vous posséder, nous n’oublierons jamais que cette maison a appartenu à votre frère, nous ferons tout pour vous y recevoir de notre mieux ; mais il nous est permis d’espérer, madame, que vous ne prendrez pas à tâche d’éveiller de bien douloureux souvenirs pour moi et pour mon mari.

— Mais, ma chère…

— Mais, madame — repris-je d’une voix plus haute et interrompant encore mademoiselle de Maran — mais, madame, puisque vous avez oublié les motifs qui semblaient devoir à jamais empêcher un rapprochement aussi intime entre vous et moi, il nous est du moins permis d’espérer qu’il ne sera pas dit un mot de ces calomnies odieuses dont vous vous faites l’écho ; je crois que ce n’est pas solliciter un trop grand sacrifice de votre part… Si vous nous accordez cette grâce, madame, nous vous serons très reconnaissants ; et vous trouverez peut-être quelque plaisir à voir unis et heureux ceux qu’involontairement, sans doute, vous eussiez aigris et divisés…

Mon sang-froid, mon calme firent sur ma-