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Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/326

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— Et M. de Lancry ? — demandai je à madame de Richeville.

— Il avait d’abord soupçonné Ursule d’être allée rejoindre son mari ; il s’est aussitôt rendu mystérieusement à Rouvray, et a acquis la certitude que cette odieuse femme n’y était pas retournée auprès de M. Sécherin. Tout le monde s’accorde à dire qu’elle est allée secrètement retrouver en Italie lord C…, qui s’en est beaucoup occupé cet hiver. Cela me paraît probable, car lord C… est puissamment riche.

J’aurais voulu, comme madame de Richeville, croire à l’absence d’Ursule ; mais malgré moi un triste pressentiment me disait que ma cousine n’était pas loin. Je ne redoutais pas sa rivalité auprès de M. de Rochegune ; je redoutais sa rage lorsqu’elle s’en verrait dédaignée, ce qui devait nécessairement arriver si elle avait l’audace de se faire connaître à lui.

— Je désire que vous soyez bien informée et qu’en effet Ursule ait quitté Paris — dis-je à la duchesse. — Mais voulez-vous que nous allions voir Emma ? j’attendrai chez vous qu’elle soit éveillée ; aujourd’hui je vous remplacerai