Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Voyez quel mal vous me faites en me disant cela.. Je vous assure que je vous aime… Ces mouvements… que je ne pouvais quelquefois réprimer en vous voyant, j’ai découvert ce que c’était… — et elle tâcha de sourire encore…

— Vraiment… Et qu’était-ce ?

— C’était l’instinct de mon cœur qui m’avertissait qu’à mon insu je vous avais causé quelque chagrin… Alors j’osais à peine m’approcher de vous, j’éprouvais comme un remords de ma faute ; mais votre tendre bonté le faisait bien vite évanouir, et je me jetais dans vos bras.

Comment n’aurais-je pas été attendrie en entendant Emma s’efforcer d’interpréter ainsi cette jalousie qu’elle se reprochait, et dont elle ne pouvait s’expliquer la cause ?…

— Vous me croyez, n’est-ce pas ? — ajouta-t-elle… — Je vous jure que je ne vous hais pas… Au moment d’aller devant Dieu, je ne voudrais pas mentir…

— Vous parlez toujours de mourir, mon enfant… Heureusement il n’en est rien… Ne se-