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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/236

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âme du désespoir… à mon heure dernière… oh ! ma mère… je vous laisse votre fils… digne de votre tendresse… dit Ursule.

— Oh ! oui… ici je le jure… ma vie… ma vie entière sera partagée entre ton souvenir et mon adoration pour ma mère — s’écria M. Sécherin ; — mais Dieu ne permettra pas maintenant que tu meures… il te donnera le temps de réparer tes fautes… de me rendre heureux… il aura pitié de moi, qui ai tant souffert, et de ma pauvre mère, qui a tant souffert aussi… Maintenant que tu es sa fille… qu’elle t’a pardonné… maintenant que nous pouvons être tous heureux, Dieu ne voudra plus que tu meures… n’est-ce pas, ma mère ?

Les forces d’Ursule étaient épuisées.

Cette derrière secousse l’acheva.

— Ma mère — dit-elle d’une voix mourante — je voudrais… appuyer… ma tête… sur votre… sein…

Madame Sécherin se pencha sur le canapé, souleva un peu les épaules d’Ursule, et la serra dans ses bras.

— Mon ami… votre main. Mathilde… la tienne.