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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/55

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— Il m’est impossible de vous laisser plus longtemps dans l’erreur où vous êtes… je vous ai écrit une lettre ; dans cette lettre je vous disais de revenir… que j’acceptais l’avenir que vous m’offriez… à peine cette lettre partie, M. de Lancry se présenta chez moi.

— Eh bien !…

— Alors… je vous l’avoue… touchée de ses remords… de sa tendresse… de ses malheurs… de ses protestations… émue par d’anciens souvenirs… malgré… moi… je… je… lui ai promis de ne plus le quitter.

J’avais jeté ces paroles comme si elles m’eussent brûlé les lèvres, sans oser regarder M. de Rochegune, et avec des palpitations inouïes.

Au bout de quelques secondes, alarmée de ne pas l’entendre, je relevai la tête. Il semblait prêter l’oreille à mes paroles, non pas avec stupeur ni désespoir, mais avec une inquiète curiosité…

Lorsque j’eus parlé, il me dit très froidement :

— J’ai parfaitement entendu… ce que vous venez de me dire ; je vous sais incapable de faire une si funeste plaisanterie dans un mo-