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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/89

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êtes revenue de votre libre volonté au domicile conjugal… cette démarche de votre part devant être regardée comme une amnistie générale du passé, quelque graves que fussent mes torts envers vous. Ne m’attendant pas, je vous l’avoue, à vous trouver d’aussi bonne composition… je me contentais donc de l’avis de mes trois conseillers, et j’allais tenter auprès de vous une dernière voie de conciliation (dont je sentais toute l’importance) avant de vous envoyer un huissier. Jugez donc de mon étonnement, de ma joie, lorsque j’ai reçu ce charmant petit billet de vous, par lequel vous me disiez qu’ayant mûrement réfléchi, vous ne voyiez aucune raison pour vivre plus longtemps séparée de moi.

Je ne pus retenir un mouvement de désespoir en songeant à cette fatale imprudence ; ce mouvement n’échappa pas à M. de Lancry.

— Vous n’aviez pas songé à cela — reprit-il — je le vois, vous regrettez ce malencontreux petit carré de papier satiné et parfumé — dit-il avec une cruelle ironie, en me montrant ma lettre — qui rive à tout jamais votre chaîne… qui ne sera pas toujours de fleurs,