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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/90

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je le crains fort… Sur ce… je vais m’habiller, car aujourd’hui, par extraordinaire, je tiens à me faire très beau.

Et M. de Lancry me laissa stupéfaite et épouvantée.

Je n’avais cru engager que le présent… j’avais irrévocablement engagé l’avenir.

Ainsi je voyais à jamais détruit mon espoir de retourner un jour vivre auprès de madame de Richeville et de jouir enfin de la récompense de tant de sacrifices, en dévoilant à M. de Rochegune tous les motifs de ma conduite.

Ce moment fut affreux.

Ce que m’avait dit M. de Lancry n’était que trop vrai : cette lettre fatale me perdait, ou elle restait du moins comme une terrible présomption contre moi… Quelle raison invoquerais-je pour obtenir désormais une séparation lorsque mon mari avait entre les mains une preuve écrite de ma libre et volontaire soumission à ses désirs ?…

Hélas ! c’est ainsi que le cercle de fer de ma position m’enfermait et se resserrait de tous côtés…

Un dernier coup vint sinon m’accabler en-