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Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome I, 1882.djvu/154

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CHAPITRE VIII

1616 — 17


Situation de la colonie. — Assemblée à Québec. — Le prince de Condé. — Les marchands de Saint-Malo. — Louis Hébert. — Premiers colons. — Conclusion de ce volume.



N

ous renvoyons à la narration de Champlain pour les détails de l’hivernage (1615–16), ainsi que la peinture des mœurs, coutumes et religion des tribus de ces contrées. Observateur comme l’était notre découvreur, il ne se bornait pas à s’enfoncer à quatre ou cinq cents lieues au cœur du pays : il notait ce qu’il voyait, et se faisait expliquer toutes choses.

Le 20 mai 1616, il partit, avec le Père Le Caron et tous les Français excepté Étienne Brulé[1], pour retourner à Québec. Un certain nombre de Hurons les suivaient, allant à la traite au saut Saint-Louis, où le convoi se montra dans les derniers jours de juin, ayant été quarante jours sur les chemins.

Pontgravé, qui arrivait de France avec deux navires, était au Saut. Le Père Jamay devait s’y trouver aussi, d’après ce que l’on peut voir. Le Père d’Olbeau avait laissé à Québec le Frère Duplessis, et s’était rendu à la traite des Trois-Rivières, où le Père Le Caron le rencontra le premier juillet.

Les affaires du commerce terminées, Champlain prit congé des Sauvages, et, accompagné de son ami, Arontal, partit (8 juillet) pour Québec, où il arriva le 11. Il y trouva « tout le monde en bon état, et tous ensemble rendîmes grâces à Dieu, avec nos Pères Religieux, qui chantèrent le service divin en le remerciant du soin qu’il avait eu de nous conserver et préserver de tant de périls et de dangers où nous nous étions trouvés. »

Un Français, du nom de Michel Colin, avait été inhumé, le 24 mars, avec les cérémonies de l’Église, « qui fut le premier qui reçut cette grâce-là dans le pays. » Le 15 juillet, le Père d’Olbeau « donna, pour la première fois, l’extrême-onction à une femme nommée Marguerite Vienne, qui était arrivée dans le Canada avec son mari, pensant s’y habituer, mais tomba bientôt malade après son débarquement, et mourut dans la nuit du 19, puis enterrée sur le soir avec les cérémonies de la sainte Église. »

  1. Cet interprète parcourut les bords des lacs Érié et Huron. Des Sauvages, qui ne le connaissaient pas, s’emparèrent un jour de sa personne, lui arrachèrent les ongles, et lui promenèrent des tisons ardents sur le corps. Il retourna à Québec en 1618.