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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/140

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ques-unes qui soient déjà parvenus à cette période de stabilité où le frottement des eaux est en équilibre avec la résistance du lit. Ceux-là ne devront plus exercer de ravages ; leur fureur sera épuisée, et ils s’écouleront à la manière des ruisseaux tranquilles. — C’est là en effet ce qu’on va voir[1].


  1. Une remarque avant de passer plus loin.

    On a vu que les environs d’Embrun étaient plus qu’aucune autre localité infestée par les torrents. Cela s’explique facilement par les considérations qui viennent d’être développées.

    Embrun est placé sous le ciel de la Provence, et ses montagnes sont en calcaire ardoisé. Son territoire est donc placé en quelque sorte à l’intersection même des deux causes, qui forment les torrents ; elles s’y ajoutent, et l’effet de l’une s’augmente par les effets de l’autre. — Quand on monte vers le nord, on marche sur le même terrain, mais en passant sous un ciel différent. Quand on descend vers le midi, on reste sous le même ciel, mais en foulant des terrains d’une autre nature. À Embrun, on voit la malheureuse coïncidence du terrain le plus décomposable et du climat le plus destructeur. Il y a donc là un maximum d’effet.