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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/152

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nous découvre la trace de leur antique action, imprimée sur le sol des vallées qu’elles ont ouvertes.

Je reprends maintenant la suite de mon sujet.

Plusieurs choses nous restent à expliquer.

— Pourquoi les torrents éteints, lorsqu’ils s’encaissent d’eux-mêmes dans leurs déjections, affouillent-ils les mêmes pentes sur lesquelles ils coulaient tout à l’heure, sans avoir la force de s’y creuser un lit ? — La raison en est simple. À mesure que le torrent s’éteint, les eaux deviennent de plus en plus limpides. Elles prennent donc sur les mêmes pentes une vitesse supérieure à celle qu’elles avaient, quand elles arrivaient chargées d’alluvions. Elles peuvent donc affouiller là où elles déposaient.

— Par quelle cause aussi se produisent les torrents nouveaux ?… On ne comprend pas de suite pourquoi les eaux qui ont respecté un terrain pendant de longs siècles commencent à l’attaquer aujourd’hui. Les causes qui forment un torrent nouveau auraient dû le former dès le premier jour de la création de ces montagnes. Le terrain aurait-il changé de lui-même de forme ou de nature ?

Il est évident que des circonstances étrangères sont intervenues, qui ont modifié les conditions primitives. On entre ici dans un nouvel ordre de faits qui demande des développements.