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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/153

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CHAPITRE XXVI.


Influence des forêts sur la formation des torrents.

Lorsqu’on examine les terrains au milieu desquels sont jetés les torrents d’origine récente, on s’aperçoit qu’ils sont toujours dépouillés d’arbres et de toute espèce de végétation robuste. Lorsqu’on examine d’une autre part les revers dont les flancs ont été récemment déboisés, on les voit rongés par une infinité de torrents du troisième genre, qui n’ont pu évidemment se former que dans ces derniers temps. Voilà un double fait bien remarquable : partout où il y a des torrents récents, il n’y a plus de forêts, et partout où l’on a déboisé le sol, des torrents récents se sont formés ; en sorte que les mêmes yeux qui ont vu tomber les forêts sur le penchant d’une montagne, y ont vu apparaître incontinent une multitude de torrents[1].

On peut appeler en témoignage de ces remarques toute la population de ce pays. Il n’y a pas une commune où l’on n’entende raconter à

  1. On peut citer ici les ravins naissants de la montagne de Saint-André ; — les torrents naissants de la montagne de Charvey, au col du Mont-Genèvre, — ceux du Dévoluy, — ceux de la montagne de Saint-Jean-des Crottes, — ceux d’Orcières, sur la rive droite du Drac, etc., etc.