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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/185

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CHAPITRE XXXII.


Mesures législatives et réglementaires.

Avant toute chose, je commencerai par indiquer les mesures à l’aide desquelles on mettrait fin aux abus nombreux signalés dans la quatrième partie. L’insuffisance des lois est la source de ces fautes désastreuses qui sont venues en aide aux causes naturelles pour hâter la ruine du pays. C’est donc aussi là qu’il faut d’abord porter les secours.

La première mesure, et la plus utile de toutes, serait celle qui investirait le préfet du droit de mettre certains quartiers à la réserve, et même sous le régime forestier, nonobstant la résistance des conseils municipaux. Tant de motifs existent pour la faire naître et pour la nourrir, qu’on ne peut rien espérer, ni de la prudence des communes, ni de la sagesse des avertissements, ni d’une intervention morale quelconque. Il faut que l’administration ait dans ses mains la puissance d’empêcher le mal. Le préfet, comme tuteur des communes, et comme veillant spécialement aux choses d’utilité publique, justifierait par un double titre l’exercice de ce droit.

Peut-être cette mesure seule suffirait-elle pour restreindre le nombre des bestiaux, puisqu’elle restreindrait l’étendue des pacages qui les nourrissent. Mais peut-être aussi serait-il nécessaire de limiter ce nombre par