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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/19

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L’étude de ces cours d’eau présente un double intérêt. Elle livre à la science quelques observations nouvelles. Elle conduit ensuite à mieux connaître les causes qui les rendent si redoutables, et donne l’idée des moyens qui peuvent les combattre.

Jusqu’à ce jour, rien n’a été recueilli.

M. Héricart de Thury a publié, en 1806, une Potamographie des cours d’eau du département des Hautes-Alpes. Ce titre semble annoncer quelques détails sur les torrents ; mais la pensée de l’auteur était de ne crayonner qu’une esquisse rapide, et toute géologique, des vallées parcourues par les cours d’eau. Il signale, en passant, les effets destructeurs des torrents, sans s’arrêter à les décrire.

L’ouvrage de l’ancien préfet des Hautes-Alpes, M. Ladoucette (Essai sur la topographie des Hautes-Alpes), ne renferme pas sur cet objet plus de développements.

Un ingénieur s’est occupé longuement de cette étude : c’est Fabre. Son Essai sur la théorie des torrents et des rivières contient une description complète des torrents ; des considérations justes, et souvent ingénieuses, sur leur formation et sur leur manière d’agir ; enfin, beaucoup d’observations sous la forme d’aphorismes ; et c’est là peut-être le défaut de son ouvrage. La matière ne comportait pas ces formes géométriques, sous lesquelles il a voulu la faire plier. Il établit d’abord tout par le raisonnement, et ne cite pas les faits qui pourraient confirmer ses principes. Il est dès lors impossible de démêler dans son