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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/209

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contrée, et ses moyens doivent être aussi élevés que le but lui-même.

Disons-le donc de suite avec sincérité. Il s’offre ici une grande dépense à faire. — Mais sur qui doit-elle peser ? Quelles sont les bourses qui s’ouvriront pour la solder ? Voilà ce que nous avons à rechercher.

Or, quels sont ceux qui sont le plus immédiatement intéressés à l’exécution des travaux ? Ce sont les propriétaires du pays, les communes, le département et l’état. — Comparons-les.

Depuis la loi du 10 mai 1838[1], la caisse du département ne puise plus ses revenus ailleurs que dans le pays même. Ainsi les trois premières caisses sont locales : elles sont strictement solidaires l’une de l’autre ; leurs intérêts, leurs ressources sont les mêmes. Ce qui profite à l’une profite aussi directement à l’autre, et ce qui épuise l’une épuise aussi l’autre. Je vais donc les confondre, sauf à les démêler plus tard, si j’en avais besoin. — Alors la question n’est plus à débattre qu’entre l’état et la localité.

J’aborderai ce nouveau sujet avec une entière franchise : l’opinion que j’exprimerai m’est toute personnelle ; bien entendu qu’elle n’engage à rien l’administration dont je fais partie, et encore moins toute autre.


  1. Cette loi a fait sortir des dépenses variables plusieurs dépenses, appelées maintenait dépenses ordinaires, et celles-ci n’ont pas droit au fonds commun. Suivant la loi du 31 juillet 1821, les dépenses variables du département des Hautes-Alpes s’élevaient à 175 000 francs. Le produit des 8 centimes additionnels s’élevait à 48 000 francs. Il en résultait un excédant de dépenses de 127 000 francs que le département tirait du fonds commun. D’après la nouvelle nomenclature, établie par la loi du 10 mai, il ne tire plus du fonds commun que 57 000 fr. Il s’ensuit que ce département, si pauvre, écrasé par tant de besoins, a vu diminuer ses ressources annuelles de plus du tiers.