Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/21

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taire d’état de l’Intérieur, par M. Dugied, ex-préfet de ce département). — C’est le seul mémoire, à ma connaissance, qui traite spécialement des moyens à opposer au fléau des torrents. Celui qu’il propose est largement conçu. Mais les propriétés mêmes des torrents n’y sont pas analysées, ni même décrites. Le travail de M. Dugied s’adresse à ceux pour qui les torrents sont déjà parfaitement connus.

Ainsi, dans tous ces ouvrages, rien ne fait connaître les torrents du département des Hautes-Alpes. Il m’a paru qu’il y avait pourtant là quelques faits dignes de remarque, qu’il ne serait pas inutile d’éclaircir et de répandre au dehors. Leur connaissance intéresse surtout les ingénieurs que l’administration envoie dans les Hautes-Alpes, et qui s’y succèdent généralement très-vite. Un décret spécial a mis dans leurs attributions l’étude de tous les travaux, publics ou particuliers, qui seraient entrepris ici sur les torrents. Ce service leur présente souvent beaucoup de difficulté, à cause de sa nouveauté, et parce qu’ils ne peuvent se guider, ni sur ce qu’ils ont observé ailleurs, ni même sur ce qui s’est fait ici antérieurement à eux, tout ce qui a été pratiqué jusqu’à ce jour étant retombé aussitôt dans l’oubli.

Une autre pensée m’a encore déterminé à entreprendre cette étude, et je dois dire que c’est celle qui m’a surtout dirigé tout le long de mon travail. Ce malheureux département marche à grands pas vers sa ruine, et l’administration, dont le devoir est de veiller à la conservation de son territoire, n’a pas encore tenté ici le moindre effort pour conjurer l’avenir. Il devient temps d’appeler enfin son attention sur