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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/246

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CHAPITRE XLII.


Conclusion.

Il serait facile de tracer un tableau séduisant, en rassemblant les bienfaits sans nombre qui découleraient de tous ces travaux.

On peindrait le département retiré comme du sépulcre, sa face entièrement renouvelée, et la prospérité succédant partout à la désolation et aux ruines ; ces affreux lits de déjection cachés sous les ondes des moissons, et des bois majestueux suspendus à ces revers aujourd’hui croulants et décharnés. — On montrerait ces montagnes divisées en trois zones, échelonnées l’une au-dessus de l’autre à diverses hauteurs, et dont les produits variés seraient pour le pays une triple source de richesses. La zone inférieure, comprenant les vallées et les croupes les plus basses des montagnes, serait exclusivement réservée aux cultures. Plus haut, où les pentes commencent à devenir rapides, le sol ingrat, le ciel froid, se déroulerait une ceinture d’épaisses forêts, qui suivrait les ondulations de la chaîne en s’élevant jusqu’aux crêtes. Là enfin, commenceraient les prairies pastorales, les plateaux ondulés, tapissés de pelouses, où se presseraient de nombreux troupeaux, devenus pour la première fois inoffensifs. Les forêts, jetées ainsi sur les parties les plus mobiles des montagnes, entre les cultures du fond et les roches menaçantes du sommet, serviraient de bou-