Aller au contenu

Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Égalant les expressions des deux moments, on a :

d’où l’on tire :

.

Appliquons les nombres :

u 14,28 m
g 9,808 m (intensité de la pesanteur terrestre)
π =  1 000 (pesanteur spécifique de l’eau)
P =  3 000

Il vient :

a = 5,15 m.

Le torrent pourrait donc déplacer des cubes de pierre, ayant 5,15 m de côté.

Observons cependant que la valeur de a étant donnée par une équation d’équilibre, il convient de la diminuer, si l’on veut se placer dans le cas de l’entraînement ; et il faut la diminuer beaucoup, si l’on veut que l’entraînement se fasse avec rapidité. — Il faut observer aussi que la hauteur des eaux ayant été supposée de 2 mètres, un bloc de 5,15 m de hauteur ne serait plus noyé dans le courant, et par conséquent, ne pourrait plus être choqué par le fluide sur toute sa surface.

On peut tenir compte de cette dernière circonstance. Alors, l’équation d’équilibre, en négligeant le remous dû à l’obstacle, et qui est favorable à l’entraînement, donne :

D’où

a = 2,74 m.

En considérant cette valeur de a comme une limite supérieure, conformément à l’observation faite plus haut, on est dans le vrai, ou, du moins, on est d’accord avec l’observation. En effet, il n’est pas rare de trouver des blocs cubant 30 mètres cubes, sur des pentes voisines de 6 centimètres par mètre, soit en dessus, soit en dessous. Dans la dernière irruption du torrent de Chorges, les eaux ont abandonné sur leur lit de déjection une centaine de blocs cubant 30 mètres cubes, et quelques-uns même, qui cubent au delà de 60 mètres cubes.