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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/290

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NOTE 14.

… C’est là du moins ce qu’annonce la théorie de M. Élie de Beaumont
Chap. XXIII, page 115.

M. Élie de Beaumont classe les montagnes de l’Europe en douze systèmes, formés par des soulèvements successifs, distincts, et de directions généralement différentes.

À la tête de l’échelle, il place les montagnes du Vestmoreland qui correspondent au plus ancien soulèvement. Les montagnes primitives de la Bretagne, de la Corse, du centre de la France, etc., appartiennent à ce soulèvement.

Les Alpes occidentales forment le onzième système, et la chaîne principale des Alpes, depuis le Valais jusqu’en Autriche, forme le douzième et le dernier. C’est à ces deux derniers systèmes que se rapportent les montagnes de ce département. Elles sont donc, relativement à la plus grande partie des montagnes de l’Europe, d’une origine toute récente, et les autres étaient déjà presque toutes soulevées, quand celles-ci firent leur apparition à la surface du sol.

La convulsion qui accompagna leur naissance, fut la dernière que l’Europe ait ressentie, et depuis cette époque, la stabilité du sol ne paraît plus avoir été troublée dans cette partie de la terre.

Observons, en terminant, qu’antérieurement à ces deux soulèvements, et suivant le même géologue, une grande partie de ce département avait déjà été mise en relief par le soulèvement du système du Viso, le huitième système de l’Europe ; les montagnes du Queyras datent de cette époque. (Voyez les Recherches sur quelques-unes des révolutions de la surface du Globe, par M. Élie de Beaumont, publiées en 1833.)

On s’expliquerait par ce système l’espèce de désordre qui règne ici dans la configuration, des chaînes, et que j’ai signalé dans la première page de cette étude.

Le même système ferait comprendre aussi pourquoi ces montagnes présentent des terrains si tourmentés, et pourquoi des formations, bien connues ailleurs, y sont altérées, au point d’être devenues méconnaissables.


NOTE 15.

… Il est certain d’abord qu’une bonne partie des Alpes était déjà déboisée, quand parut en 1669 l’ordonnance de Colbert, qui règle les eaux et forêts, et interdit les déboisements aux communautés…
Chap. XXVIII, page 141.

Les Archives des bénédictins de Boscodon, conservées dans l’église Notre-Dame-d’Embrun, renferment un grand nombre de contestations relatives à des déprédations forestières.