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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/35

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mile par là aux rivières ; mais il prend en même temps leur pente ; il prend leur forme de section, leur manière d’agir dans les crues, etc. : même l’aspect général de la vallée devient celui d’une vallée de rivière[1]. C’est donc cet ensemble de quatre groupes de propriétés qu’il faut considérer surtout dans les quatre classes, et non pas les exemples qu’on en peut citer, et qui sont tous plus ou moins imparfaits.

Comme les torrents vont désormais nous occuper exclusivement, je reviens à eux. Il y en a de plusieurs genres, qu’il est bon de définir.

Le premier genre comprend ceux qui partent d’un col, et coulent dans une véritable vallée[2].

Le deuxième, comprend ceux qui descendent directement d’un faîte, en suivant la ligne de plus grande pente[3].

Le troisième genre comprend ceux dont la source est au-dessous du faîte, et sur les flancs mêmes de la montagne[4].

Ces trois genres se fondent souvent l’un dans l’autre, et la remarque, déjà faite au sujet des quatre classes de cours d’eau trouve encore ici son application. Ils ont pourtant des propriétés distinctes qui commandent de les séparer, pour rendre la description des faits plus claire. Si l’on demandait le type du torrent des Hautes-Alpes, il faudrait nommer ceux du deuxième genre. Le premier se rapproche davantage des rivières tor-

  1. Je cite un exemple. La Romanche est une rivière torrentielle. Sur la plus grande partie de son cours, elle coule dans un lit encaissé, de forme stable, et dont la pente varie entre 2 et 7 centimètres par mètre. Aux Ardoisières, elle affouille, et prend le caractère des parties supérieures des torrents : sa pente est alors de 8 à 11 centimètres. Au Bourg-d’Oisans, elle entre dans un bassin, divague, et prend le caractère des rivières ; mais, en même temps, sa pente s’abaisse au-dessous de 1 centimètre.
  2. Torrents de Réalon, de Vachères, de Boscodon, de Rabioux, de Crevoulx, de Couleau, etc.

    Dans les Basses-Alpes, le torrent de Bachelard

    Dans la Drôme, l’Aigues entre Ribeyret et Orange.

  3. Torrents de Merdanel (à Saint-Crépin), des Moulettes (à Chorges), d’Egouarru, de Sainte-Marthe, de Bramafam’, de Saint-Pancrace, de Devizet, etc.

    Dans les Basses-Alpes, les torrents de Rioubourdoux, de la Bérarde, de Saint-Pons, etc.

  4. Torrents des Graves (aux Crottes), de Combe-Barre, de Merdanel (près de Chadenas), de Pals (sous Mont-Dauphin), de la Couche, etc.

    Les torrents de Saint-Sauveur, ceux de la Rochette (près de Gap), les Combes du Puy-Saint-Eusèbe, etc.