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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/44

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CHAPITRE V.


Formation de la courbe de lit.

Maintenant que les trois parties d’un torrent sont bien connues, considérons-les dans leur ensemble.

D’abord, si, remontant le cours d’un torrent, on continue dans la gorge le nivellement fait sur le lit de déjection, on obtient une courbe, dans laquelle les deux premières lois, observées d’abord sur ce lit, ne cessent pas de se manifester. On peut pousser le nivellement, aussi haut que possible, vers la source du torrent, et relever sa courbe tout entière : les mêmes lois s’y rencontrent toujours. — Ainsi se trouve vérifié, pour les torrents, le fait énoncé généralement, dans les premières pages de ce mémoire, savoir : que le lit des cours d’eau formait une courbe, convexe vers le centre de la terre, et augmentant graduellement de courbure, de l’aval à l’amont.

On peut, en même temps qu’on relève la courbe du lit dans la gorge, prendre la hauteur des berges ; on peut aussi prendre le niveau de la plaine, au milieu de laquelle s’étale le lit de déjection. On a de cette manière tous les éléments d’une nouvelle courbe, laquelle donne le relief du terrain, traversé par le torrent. Supposons qu’on ait fait, suivant l’axe du torrent, une coupe longitudinale, où les deux courbes se trouvent rapportées simultanément : voilà une figure sur laquelle on lit, avec la plus parfaite clarté, la nature de l’action que les torrents exercent sur le sol, dans