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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/47

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On remarque aussi que, dans les premiers torrents, la pente des déjections est telle que les matières qui y sont apportées s’écouleraient jusqu’à la rivière, si les eaux ne les dispersaient pas en divaguant. On peut s’assurer de ce fait en comparant cette pente à celle d’autres torrents qui, roulant la même nature de matières, ne déposent pourtant plus, par cela seul qu’ils ne peuvent plus divaguer, soit à cause de certains travaux d’art, soit par l’effet de circonstances dues à la nature. On conçoit d’ailleurs qu’il doit exister une pareille pente pour toutes espèces de matières ; nous la nommerons la pente limite.

Dans les seconds, la pente limite n’est jamais atteinte ; elle est encore à créer.

Ces nouvelles observations sont aussi confirmées par l’expérience. Je renvoie encore ici aux planches et à l’explication qui les accompagne[1]. Je prie toutefois de ne pas considérer tous ces faits comme peu importants, par ce motif que je les expose le plus brièvement possible. Ils sont, au contraire, d’une très-grande valeur, et j’aurai besoin de les invoquer à chaque instant, dans la suite de cette étude.


  1. Figures 5, 6, 7, 8, 9 et 10.