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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/28

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Cependant dans la coursive un homme guette, depuis longtemps déjà. Un lieutenant apparaît qui se dirige vers lui.

— Alors ? interroge en anglais celui qui attendait.

— C’est fait, mon vieux… tu peux y aller… Mais quel comédien je suis ! J’en étais honteux… La petite a marché à fond. Naturellement je lui ai demandé de ne te rien dire de ma disgrâce… Et sur ce, bonne chance… heureux mortel… car elle est délicieuse ta petite amie, tu sais… il a fallu que ce soit toi pour que je me sacrifie comme cela…

Les deux hommes se séparent et Jack revient près de Michette.

— Alors… heu ?… il a filé… l’ami ? demande-t-il à la jeune femme qui fait la moue pour répondre.

— Oui, il est parti… pour son service… je ne sais quoi… Et puis, tu sais, il est beaucoup moins bien que je ne pensais…

_ Puis s’étirant un peu et montrant une bouche rose et nacrée dans un bâillement :

« Viens-tu au dodo, mon chéri ? J’ai envie de dormir avec toi, mon beau petit gosse chéri…

Et c’est ainsi que Jack, cadet d’Angleterre, se rendit aux Indes en passant par le septième ciel.


vii


Un tonnerre d’applaudissements fait trembler le grand théâtre de Calcutta, dans lequel s’achève le deuxième acte d’Adolphe et son Minet. Les auteurs de la scène finale : Irma Frodytte et Cémoa Quévla s’inclinent en souriant devant cet hommage légitime rendu à leur talent (mais oui : à leur talent. La pièce ? Est-ce que ça compte ?) C’est la deuxième représentation déjà que la troupe d’Yvan Boccoudoff donne ici, et l’accueil est des plus chaleureux. Enfin l’enthousiasme se calme et les deux protagonistes peuvent regagner leurs loges vers lesquelles se précipite un flot d’admirateurs. Celle d’Irma est littéralement assiégée et Michette,