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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/3

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SUZIE KERRY



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— Zut ! Ce qu’on peut s’embêter sur cette boule terrestre déclara soudain Michette, en envoyant promener au milieu de la pièce la Vie Parisienne que la lumière déclinante ne lui permettait plus de lire. Sale patelin ! brouillard, pluie ! Ce que c’est saumâtre ! Et puis, d’abord, moi, je veux voir du pays, continua-t-elle, en étirant son petit corps de chatte ; voyager, vivre dans l’imprévu. Je m’encroute ici ! Je veux respirer de l’air neuf !

— Oh ! là ! là ! fit une voix qui était celle de Mine, la meilleure amie de Michette, ce que tu es nerveuse ! Voyager ?… Quelle blague ! Pour moi il n’y a que Panam…

— Oh ! toi, interrompit l’impétueuse Michette, tu es un vrai mollusque, une bourgeoise, tiens ! décréta-t-elle, en lançant un regard dédaigneux sur la forme nonchalante et la douce blondeur de son amie, blottie paresseusement au creux des coussins. Et elle ajouta fièrement, en redressant sa petite tête brune aux cheveux coupés selon la mode créée