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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/33

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haut d’un des panneaux, des ouvertures de forme élégante sont placées l’une à côté de l’autre, et leur base se trouve à environ trois mètres du sol, de sorte qu’il est impossible de voir au dehors. Elle regarde ici et là, curieuse, son habituelle combativité revenant peu à peu et sa confiance en sa bonne étoile. Elle se lève pour explorer la pièce, voir s’il n’y a pas d’autre issue que celle qu’elle connaît… Justement ici, dans un renfoncement, cette portière… Après une petite hésitation elle soulève l’étoffe soyeuse et… elle aperçoit un groupe de femmes vêtues, ou plutôt dévêtues, sous de longs voiles aux couleurs variées, causant, bavardant, riant ou chantant en un idiome inconnu de Michette et qui, à sa vue, se lèvent effrayées ou surprises. Michette fait deux ou trois pas, puis s’arrête. Une des femmes, plus hardie, se rapproche de notre amie, regardant curieusement le costume tailleur blanc qui la vêt. Ses longs yeux fardés expriment l’admiration, ses bras cerclés d’anneaux se lèvent et ses mains s’agitent… elle se rapproche plus encore de Michette qui commence à se demander ce que cette houri peut bien lui vouloir… Mais les autres femmes, petit à petit, avancent aussi vers elle ; elles se bousculent l’une l’autre en poussant des exclamations, dans un cliquetis d’anneaux et de médailles. Bientôt Michette est complètement entourée par une foule parfumée qui la regarde avec des yeux excités, et qui lui parle avec véhémence.

— Kama-Soutra… Çafi Smihya… Ghouez !…

Et les beaux corps ambrés se cambrent, les pointes des seins repoussent les voiles qui les couvrent…

Michette ne comprend rien. Elle essaye de leur exprimer qu’elle voudrait bien s’en aller…

— Moi… partir… dit-elle avec insistance en tapant le dessus de sa main droite contre la paume de sa main gauche, moi… sortir…

Mais les houris éclatent de rire et répètent son geste avec amusement… Leurs longs yeux noirs brillent et leurs lèvres volupteuses murmurent des mots à peu près pareils, « ghousz