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Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 10, 1904.djvu/9

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OBJET ET MÉRITES DU SYSTÈME


accepter comme légitime, en d’autres termes l’institution des évêques par le pape et des prêtres par les évêques. — Cela fait, on a les moyens de faire le reste. Un corps d’armée bien conduit marche sur les tisons d’incendie qui se rallumaient dans l’Ouest, et la tolérance religieuse éteint les vieux foyers d’insurrection populaire : désormais il n’y aura plus de guerre civile[1]. — Des colonnes mobiles et des commissions militaires[2] purgent le Midi et la vallée du Rhône : désormais il n’y a plus de grosses bandes en campagne, et peu à peu, sous la répression continue, le brigandage cesse, après le grand, le petit. Plus de chouans, de chauffeurs, de barbets ; les malles-postes voyagent sans escorte, et les grandes routes sont sûres[3]. Plus de classe ou catégorie

  1. Rocquain, ib. ; Rapports de Barbé-Marbois et Fourcroy sur leurs missions dans la 12e et la 13e division militaire, an IX, 158 (Sur la tranquillité de la Vendée) : « J’aurais pu traverser tous les lieux sans escorte. Mon séjour dans quelques villages n’a été troublé d’aucune crainte, ni même d’aucun soupçon. » — « La tranquillité dont ils jouissent actuellement et la cessation des persécutions qu’on leur a faites… les empêchent de s’insurger. »
  2. Archives nationales, F7, 3273 (Rapports du général Ferino, pluviôse an IX, avec tableau des jugements de la commission militaire depuis floréal an VIII). La commission relève 53 assassinats, 3 viols, 44 pillages de maisons, exécutés par les brigands dans le Vaucluse, l’Ardèche, la Drôme, les Basses-Alpes ; 66 brigands ont été fusillés en flagrant délit, 87 après sentence, et 6 blessés sont morts à l’hôpital. — Rocquain, ib., 17 (Rapports de Français de Nantes sur sa mission dans la 8e division militaire) : « Le Midi peut être considéré comme purgé par la destruction d’environ 200 brigands, qui ont été fusillés. Il n’existe plus que trois ou quatre bandes de 7 ou 8 hommes chacune. »
  3. Archives nationales, F7, 7152 (Sur la prolongation du brigandage). Lettre de Lhoste, agent, au ministre de la justice, Lyon, 8 pluviôse an VIII. « Toutes les semaines, les diligences sont dévalisées en entier. » — Ib., F7, 3267 (Seine-et-Oise, bulletins de