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Page:Taine - Voyage en Italie, t. 1, 1874.djvu/117

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dans les séminaires, parmi de petits paysans. Comme les Grecs enfin, ils devinent tout et s’instruisent sans maître. Mon guide à Pompéi avait appris l’anglais et le français en deux ans, tout seul, par la conversation des voyageurs, demandant et écrivant sur un vieux cahier de papier gris les mots qu’il ne savait pas. « Je vous dis nos vices, ajoutait mon moraliste ; mais le naturel est bon, l’intelligence est riche : elle ne l’est que trop, c’est l’esprit qui chez eux prime le caractère. Pour les conduire, dites-moi quel gouvernement vaut mieux, ou bien un despote qui emprisonne les savants, ou bien une bourgeoisie qui fonde des écoles ? »