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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/260

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Un jour ou deux après cette rencontre, je m’arrêtai devant une maison dont la cour offrait à mes yeux un amas considérable de grains. Mon cheval était épuisé de faim. J’entrai, et tirant un dollar de ma poche, je le remis, de la main à la main, à un homme qui se trouvait là ; puis, comptant dix épis de blé, je les pris et les posai devant mon cheval. Je ne pouvais faire entendre aux habitans de cette maison que j’avais faim, ou, du moins, ils semblaient déterminés à ne pas me comprendre. J’entrai dans la maison, et la femme parut mécontente. Découvrant un morceau de pain, je le lui montrai et je portai aussitôt la main à ma bouche ; mais elle ne parut pas encore comprendre ces signes. Je pris alors le pain et je le portai à ma bouche, comme si j’allais le manger. À cette vue, elle appela son mari, qui, rentrant précipitamment, m’arracha le pain, me poussa à la porte avec violence, courut de là ôter le grain à mon cheval, et me dit de m’éloigner.