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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/261

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J’allai ensuite à une grande maison de briques, et je résolus d’y tenter l’aventure d’un accueil plus favorable ; mais, comme j’y montais, un très gros homme vint me parler d’un ton de voix haut et rude. Je ne comprenais pas une seule de ses paroles ; cependant, à ses gestes, je voyais bien qu’il m’interdisait l’entrée de la cour. Je voulais passer malgré lui et j’allais le faire, lorsqu’il s’élança et saisit mon cheval par la bride. Il m’adressa bien des paroles, mais je ne compris rien ou à peu près rien. Je soupçonnai qu’il me prenait pour un Indien. Il voulait m’arracher mon fusil. J’ai su, depuis, que c’était un magistrat et qu’il tenait une taverne ; mais alors j’étais malade, affamé, irritable. Sa tentative de me désarmer m’exaspéra : je tenais à la main un bâton d’hickory, long de trois ou quatre pieds et de la grosseur de mon pouce ; je le lui cinglai si vivement à travers la figure qu’il lâcha prise, et je m’éloignai. Deux jeunes gens, dont les chevaux étaient attachés devant la