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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/201

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contre le despotisme et la superstition. J’en fais le serment solennel, et je renouvelle celui d’aimer, défendre et secourir mes frères et sœurs en notre divin Seigneur, principe du Bien. Que le grand architecte m’aide et me reçoive un jour dans son sein. Ainsi soit-il. »

Maintenant, ai-je dit, le chevalier d’éloquence était en train de lui débiter un discours.

Ce discours, qui est tout au long dans les rituels palladiques, est le dernier mot de l’impiété. Je ne me sens pas le courage de le reproduire in-extenso ; je vais le résumer, en demandant à mes lecteurs pardon même pour cet aperçu. Mais il faut bien qu’on sache jusqu’où va le crime de cette secte infernale ; Léon XIII a expressément ordonné de dévoiler les horreurs qu’elle accomplit dans le mystère. « En premier lieu, a écrit le Souverain-Pontife dans son encyclique Humanum Genus, arrachez à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre, et faites-la voir telle qu’elle est. » Je maîtrise donc mon indignation, et j’arrache le masque d’hypocrisie des sectaires. Ce discours, intitulé Instruction en deux parties pour les grades d’Élue et de Maîtresse Templière, c’est la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, telle qu’elle est odieusement travestie par les francs-maçons lucifériens. La première partie se débite à l’initiée Élue, la fin est réservée à la Maîtresse Templière.

Selon la franc-maçonnerie, Caïn est le fils d’Ève et de Lucifer, qui, dans tous les rites, sauf le palladique, est appelé Éblis. Le déluge est un acte de haine d’Adonaï, le dieu des chrétiens, qui a noyé l’humanité uniquement pour faire périr la descendance de Caïn ; mais il se trouve que, par un adultère de la femme de Cham, le jeune Chanaan, conçu avant l’entrée dans l’arche, est fils d’un descendant de Caïn, et ainsi la race d’Éblis-Lucifer est sauvée.

D’autre part, Baal-Zéboub ou Belzébuth, prince des génies de lumière, est, par un adultère de Sara, le père d’Isaac ; de telle sorte que Jésus descend, non d’Abraham, mais de Baal-Zéboub.

Quant au père de Jésus, c’est Joseph, que la franc-maçonnerie appelle Joseph Pandera et dont elle fait un soldat, avant qu’il soit charpentier. Ceci a été imaginé pour nier la virginité de Marie, nommée Mirzam dans la légende maçonnique. Mirzam est, en outre, donnée comme étant une coiffeuse pour femmes, et Jésus est né d’elle avant le mariage. Pandera a abandonné Mirzam, puis l’a reprise, enfin l’a épousée et a reconnu l’enfant. Mirzam et Pandera, mariés, ont eu d’autres enfants, deux filles et trois garçons.

À Bethléem, au moment de la naissance de Jésus, son père Joseph Pandera était absent. C’est Lucifer qui est venu au secours de Mirzam, en lui envoyant trois disciples de Zoroastre, nommés Jaspard, Balthazar et