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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/215

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tueux, il sortit de la salle. Les frères servants s’empressèrent d’enlever le Pastos.

Là-dessus, miss Arahella fut félicitée par la grande-maîtresse, mistress Vandriel, qui avait déposé l’hostie dans le calice et était revenue s’asseoir à son trône. Tout le monde s’assit ; la récipiendaire au camp de l’Amérique, à côté de la sphère terrestre enveloppée par le serpent.

Le grand-maître adressa, lui aussi, quelques mots de félicitations à miss Arabella, et lui annonça qu’elle allait recevoir un supplément d’instruction, de la bouche du très illustre chevalier d’éloquence.

« — Au dernier degré féminin de la Maçonnerie Palladique, dit-il, les récipiendaires ayant été suffisamment éprouvées aux grades précédents, nous leur témoignons notre confiance dès le début de l’initiation. Aussi, le serment n’est-il plus une garantie que nous exigeons des néophytes. Nous vous le demanderons, mais seulement quand vous saurez tout, et il sera ainsi, de votre part, la ratification réfléchie de nos doctrines et l’adhésion mûrie et irrévocable à toutes les pratiques de notre liturgie… Vous allez entendre d’abord l’explication des derniers épisodes de la vie de Jésus, et ensuite la récitation du catéchisme de Maîtresse Templière. »

Le chevalier d’éloquence reprit donc l’exposé en parodie, qui avait été interrompu par l’extinction de la grande bougie portant la lettre J en rouge. Il fit remarquer que deux Hérode ont été mêlés à la vie de Jésus, l’un lors de sa naissance, lequel fut un tyran, et l’autre qui joua un rôle lors de sa mort et que la maçonnerie appelle Hérode le Juste. Cette qualification est méritée, dit l’orateur ; car la fin de Jésus ne répondit pas à ses commencements.

« Après avoir brillé d’un vif éclat parmi les populations juives, le fils de Mirzam s’enivra d’orgueil, n’attribua plus qu’à lui-même le génie dont le Dieu Bon l’avait doué, et se laissa, hélas ! corrompre par les inspirations d’Adonaï. »

Je passe quelques lignes, qui sont le comble de l’infamie et qu’il est impossible de reproduire dans ce livre.

« Jésus, fut-il dit ensuite conformément au rituel, renia son passé, repoussa ses frères et sœurs, dédaigna sa famille et poussa l’abomination jusqu’à mépriser sa mère. Mirzam l’ayant appelé « mon fils », un jour, devant le peuple, il lui répondit en ces termes d’un cynisme révoltant : « — Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi ? »

« L’insensé ! il s’imaginait n’être plus un homme ; il se croyait devenu Dieu.

« Or, c’est avec Adonaï qu’il venait de sceller un pacte criminel. » — Ici, la plus odieuse explication de ce prétendu pacte ; la légende maçonnique roule dans les bas-fonds du sacrilège ; je suis obligé de supprimer