Aller au contenu

Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore ce passage. — « Ce pacte exécrable fut conclu entre Adonaï et lui, dans une nuit néfaste, sur le Mont-Thabor. Adonaï l’adopte pour son fils : et il était bien dès lors le digne fils de l’éternel ennemi de la race humaine.

« Jésus, trahissent son céleste aïeul, prince des milices des esprits de lumière, s’intitula le Christ de l’obscurantisme. Ne songeant plus à libérer le peuple du joug de la tyrannie, il se fit décerner de ridicules ovations par les ignorants et ne réussit qu’à déchaîner contre lui ses ennemis. Appréhendé au corps, voyant ses apôtres et ses disciples dispersés par la peur dès l’arrivée des gardes, conduit à tous les tribunaux, condamné successivement par Caïphe, Pilate et Hérode Antipas, il vit la sentence de mort ratifiée par le peuple lui-même, qui, rougissant d’avoir été trois ans sa dupe, proclama qu’un voleur de grand chemin valait mieux que lui.

« Ainsi, deux Hérode, dans l’histoire, ont présidé, l’un à la naissance, l’autre à la mort de Jésus ; et nous donnons le surnom de Juste au second, Hérode Antipas, parce qu’il a rendu contre le Christ de l’obscurantisme une sentence pleine de justice et d’équité.

« Crucifié sur le Golgotha, il eut, à la dernière minute de son agonie, un cri de désespoir, qui témoigne qu’il comprit un instant l’horreur de son crime. Songeant à son céleste ancêtre, il s’écria dans sa douleur : « Mon père, mon père, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » Mais il était trop tard ; le jugement d’Hérode avait été confirmé dans le ciel. »

L’explication maçonnique de la vie de Jésus se termine là.

Le chevalier d’éloquence expliqua ensuite à miss Arabella les deux tableaux qui sont de chaque côté de l’autel du Palladium. « Celui de droite, dit-il, représente Osiris, Apollon, Ormuzd, semant la fécondité sur la terre. Le Dieu-Soleil est l’unique source de toute vie. Voilà la doctrine que Jésus eût dû enseigner jusqu’à son dernier jour. — Quant au tableau qui est à gauche, il montre le châtiment de la trahison. Vous apercevez le sphinx égyptien, qui signifie que, pour comprendre les incohérences de la vie de Jésus, les contradictions entre la plus grande part de son existence et le temps qui a précédé son ignominieuse fin, il faut connaître le secret de la trahison commise ; cherchez, dit le sphinx, et vous trouverez. Le Christ, vrai coupable de l’obscurantisme, vrai ennemi de la Lumière, complice et chef des trois scélérats, la Tyrannie, la Superstition et la Propriété, qui assassinent l’Homme, est, pour son châtiment, frappé de la lance, non pas au cœur, mais au nombril, foyer sublime de la vie. »

Enfin, il est encore un emblème dont il est question au grade d’Élue et qui reçoit son explication seulement au grade de Maîtresse Templière.