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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/841

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Il s’agit des religieuses du monastère de Nazareth, à Cologne. Cette possession dura plusieurs années, pendant lesquelles les diables tourmentèrent horriblement les pauvres sœurs.

En 1564, il survint un état plus étrange encore et plus affreux à cause de la confusion, de la honte que Satan infligeait à ses victimes. Elles étaient brusquement renversées à terre et dans des postures incroyables qui ne se peuvent décrire ici.

De cette affaire, une des plus surprenantes de l’époque, il est difficile de dire grand chose dans un livre comme le mien. Mais, sans entrer dans aucun détail, je puis dire, après l’examen de ce qui est rapporté, qu’il ne s’agissait nullement d’hystériques. Plus loin, je donnerai minutieusement au lecteur un parallèle entre une hystérique et une possédée, toutes deux contemporaines. Pour l’instant, je cite des faits établissant que l’Église n’a jamais émis à la légère son avis en matière de possession, pas plus qu’en toute autre circonstance.

Ainsi, dans le cas des possédées de Cologne, le savant médecin Jean Wier, un des docteurs les plus renommés de l’Europe au seizième siècle, élève et ami de Cornélius Agrippa, se transporta lui-même au monastère de Nazareth, le 25 mars 1565, assisté de nobles personnages, pour examiner les faits, et il conclut formellement à la possession, disant qu’elle n’était pas douteuse. Et cependant Wier n’était pas un homme à s’en laisser imposer : ses très nombreux ouvrages traitant exclusivement de sujets médicaux attestent sa science ; en outre, et c’est là ce qui prouve son impartialité, quand il se rendit à Cologne, il venait de publier, en retour d’un voyage en Orient, un remarquable traité sur les questions de diabolisme, ouvrage dans lequel il démasque l’imposture et les tromperies du démon et où il distingue très bien entre les charlatans et les vrais magiciens. (De præstigiis dæmonum et incantationibus ac veneficiis, Bâle, 1564, in-8o.)

véronique steiner

Véronique Steiner, rapporte Goërres, dans la Mystique chrétienne, — demeurait chez les seigneurs de Taxis, au château de Staremberg, en Autriche, lorsqu’un certain jour de l’an 1574, elle se trouva subitement possédée.

Le père Brebantin, jésuite de Vienne, fut nommé pour l’exorciser ; ce qu’il fit, après avoir reconnu par des signes certains l’existence de la possession.

Il en sortit d’abord quatre démons qui manifestèrent leur expulsion par une puanteur si insupportable, que des assistants se trouvèrent mal.

Les exorcismes continuèrent.