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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/401

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dée, Monsieur, cesserait d’être une vertu, si vous l’exerciez au préjudice d’autres devoirs plus sacrés et plus pressants : des engagements civils à remplir, une famille à entretenir, des enfants à élever, des parents peu favorisés de la fortune à soulager. Voilà les premiers devoirs que la nature et la conscience nous imposent ; voilà les créanciers de tout homme qui règle sa conduite sur les principes de l’équité. Que penseriez-vous de celui qui voudrait paraître charitable avant de les avoir satisfaits ?… J’ai voulu vous éclairer sur les obligations communes à tous les hommes, je reviens à ma première proposition : pouvez-vous, sans blesser aucun de ces devoirs, sacrifier au profit des pauvres gens dont il s’agit, tout ou partie de l’argent et produit des bijoux qui vous appartiennent et qu’on m’a remis ?

Ces ménagements ayant été pris, le Vénérable donne les ordres.

Le Vénérable. — Frère Hospitalier, approchez-vous du récipiendaire, et sachez de lui ce qu’il destine à l’œuvre que je lui ai signalée.

Le Frère Hospitalier se transporte auprès du récipiendaire qui lui confie à voix basse ses intentions. Il en rend compte au Vénérable, également à voix basse.

Le Vénérable. — Monsieur, la Respectable Loge agrée votre offrande ; elle est reçue et acceptée avec une vive reconnaissance. Comptez sur la gratitude de la malheureuse veuve et sur les bénédictions naïves et touchantes de ses enfants (textuel).

Que la Franc-Maçonnerie me permette de le lui dire : cette aumône forcée qu’elle soutire au récipiendaire est tout uniment ce qu’en style essentiellement profane on appelle une « carotte ». En effet, d’une part le Profane par sa lettre même de convocation, a déjà été