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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/285

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Qui a passé par les épreuves du 30e degré n’a plus besoin d’être préparé à recevoir une lumière quelconque ; le Kadosch a reçu toute la lumière. Il sait ce que signifie le triangle renversé ; il est en communication directe avec celui qu’il nomme « l’éternel ennemi d’Adonaï » ; il travaille à l’accomplissement du Grand Œuvre ; le bréviaire de son infernal sacerdoce est un traité spécial du F∴ Ragon (l’auteur sacré de la Maçonnerie) intitulé « la Maçonnerie Occulte », dont le moindre passage saisirait d’horreur l’âme chrétienne la plus tiède, ou bien le Rituel de Magie Noire, encore plus abominable, si l’on peut imaginer une abomination au-dessus de celles de l’auteur sacré.

Le saint que vénère le Kadosch, c’est le F∴ Proudhon, et l’oraison qui tombe de ses lèvres est l’horrible invocation du fameux révolutionnaire, monstre d’impiété : « Viens, Lucifer, le béni de notre cœur ! viens, que nous te pressions dans nos bras ! » etc.

Le F∴ Proudhon, disons-le pour ceux qui l’ignorent, avait été reçu Maçon à la Loge Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié, à l’Orient de Besançon. Ayant à répondre aux questions de l’époque : « Quels sont les devoirs de l’homme 1° envers ses semblables, 2° envers son pays, 3° envers Dieu ? » il écrivit, dans le cabinet des réflexions, ces lignes : « 1° Justice à tous les hommes ! 2° Dévouement à son pays ! 3° Guerre à Dieu ! » Il fut reçu par acclamations, fit rapidement son chemin dans la Maçonnerie, devint Kadosch, et, après sa mort, les principales Loges de France, sur la proposition de la Resp∴ L∴ les Émules de Monthyon, Or∴ d’Orléans, célébrèrent, dans la fête solsticiale d’été, la SAINTETÉ du F∴ Proudhon ; ce fut une canonisation maçonnique.

Et depuis, dans les tenues solennelles des Aréopages, les Chevaliers d’Éloquence ne manquent pas de